Hall de l’Hôtel de Ville – Le Mans, 2002

Bernard Bouin par Roger Lecoq

Conservateur aux Musées du Mans – Septembre 2002

Incontestable peintre de la lumière, Bernard Bouin cultive les références.

A notre époque d’excès et de contradictions, son œuvre, qui chemine dans le vaste champ de la peinture, s’inscrit avec son propre langage dans la logique de l’histoire de l’art.

Paysages intemporels, personnages figés dans leur cheminement, natures mortes, tous ces thèmes sont prétexte à décliner les effets de lumière et les perspectives sur l’infini.

Bernard Bouin donne toute la mesure de son talent dans l’exercice difficile de la nature morte. Il est vrai que la lumière , l’ordonnancement de l’atelier, les références affichées sur les murs blancs inspirent la réflexion métaphysique. Là, dans le secret du quotidien en apparence banal, l’artiste s’adonne longuement à l’arrangement silencieux et minutieux de quelques objets pour les magnifier en d’esthétiques architectures, le vide lui-même composant autant de formes nouvelles, palpables, sensibles. La lumière presque toujours latérale, vient aménager des ombres démesurées et donner aux œuvres une vibration subtile, véritable dynamique poétique.

Bernard Bouin, dans un miracle d’harmonie et d’équilibre, mous montre des instants  sauvés de l’oubli.

Les formats carrés ou les « vanités » panoramiques révèlent un monde suspendu dans la couleur blanche, diaphane comme un linceul, angoissante plus qu’énigmatique. En dépit de la modestie des sujets , une mystérieuse poésie nous envahit.

Bien sûr, cette peinture est tout le contraire d’une anecdote pour le peintre qui ainsi la transforme en pensée.

Comme Rothko qui pensait la peinture « comme synthèse d’une expérience », Bernard Bouin assimile le figuratif porteur de rêve et de mystère pour nous le restituer dans un exact équilibre d’ordre et de lumière.

L’ Exposition Bernard Bouin au Mans par Lydia Harambourg

Cet artiste dont on suit régulièrement les expositions dans la capitale depuis 1990  propose un  parcours aux  allures d’une rétrospective qui  permet de  juger du caractère unitaire d’une oeuvre placée sous le signe du silence et de la lumière qui enveloppe et donne du corps aux objets  comme aux êtres.  Statisme et rêve semblent s’accorder dans des  scènes dont l’apparente banalité n’en renforce que davantage le mystère ambiant.  Grâce à la maîtrise de l’huile, l’artiste travaille la matière jusqu’à obtenir un satiné de la surface qui  absorbe la  lumière pour mieux la renvoyer. La touche fait naître  des vibrations, déclenche une tactilité savoureuse, parfois légèrement rugueuse qui invite le regard à s’attarder sur la toile. L’oeil sonde, scrute l’indicible.

La séduction agit.  Ces personnages  solitaires nous troublent par une irréalité qui semble les frapper.
Bernard Bouin a besoin d’espace. Aussi peint-il de grands formats comme cette grande fresque de 730 cm intitulée  Montagne qui trouvent leur pleine respiration  dans les salles de l’hôtel de ville du Mans. On retrouve ces polyptyques qui appellent à la révélation.
Cachés ou dévoilés, les panneaux participent de l’avancée dans la progression du dévoilement.
Ici le temps s’inscrit dans une possible immortalité.

[ Gazette Hôtel Drouot 20 Septembre 2002 – Lydia Harambourg ]

www.bernardbouin.com

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Galerie Visconti – Paris, 2001

Silence on peint

« Silence on peint  » semblent murmurer les femmes des tableaux de Bernard Bouin. Dans un univers de douceur où le temps se fige, l’artiste nous fait profiter de l’ultime instant  d’une lueur, d’une nuit ou d’un crépuscule. Il excelle aussi  dans  l’art de poser une ombre qui favorise la blancheur d’un mur, d’une nappe ou d’une boule d’hortensia. Dans la peinture du  » divin  » Bernard, il n’y a pas de revendications seulement  quelques réflexions et bien sûr des références. On pense à Poussin, Hammershoi, Manet, Seurat, Balthus et Hopper,  qui tous, ont voulu arrêter le temps, réinventer la lumière, forcer les tons  et  demander  l’impossible à leur palette.

Que dire de plus ? tout. Bernard Bouin est un peintre comme on les aime. Il s’intéresse aux autres,  s’émerveille devant un citron, une route qui longe l’océan, et s’émeut parfois de la mort d’une fleur.  L’humanité qui  se dégage au fil des toiles, me rappelle un poème oublié de René Char : « fruit de l’erable envolé ton futur est un autrefois« .

Avec l’oeuvre  de  l’ami Bouin, le futur devient mélancolie et l’autrefois  se traduit dans l’immortalité de son pinceau.

[ Catalogue de l’exposition Septembre 2001 – Loïc Stavridès ]

www.bernardbouin.com

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Les quatre saisons (2ème série, 2000)

Bernard Bouin reprend pour la deuxième fois le thème des Saisons sous forme de diptyques présentés à la Galerie Visconti en 2001 avec les polyptyques à volets mobiles sur le même thème. (voir rubrique volets mobiles)

 

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