Les quatre saisons (1ère série, 1994)

Rencontre avec Pierre Rosenberg

Ainsi il fit une première série sur les saisons en 1994, exposée à l’Espace Croix Baragnon par la Mairie de Toulouse.
Cet ensemble de 4 toiles de dimension 130 x 162 cm fut exposé ensuite à Paris à la Galerie Visconti en 1995 et Bernard Bouin fit, au cours de cette exposition, sa première rencontre avec Pierre Rosenberg, alors Président Directeur du Musée du Louvre.

...Quatre grandes toiles  sur le thèmes  des saisons  dominent  cette nouvelle exposition de  l'artiste.   Elles témoignent  une fois de plus de son sens presque animal de la lumière. Mais ici le peintre sait exprimer toutes les lueurs du jour: éclairage rasant du matin pour le printemps, soleil abrupt de midi pour l'été,  ombres roses du soir  pour un  contre jour d'automne,  ou encore, pour l'hiver, mystère de la nuit dont il connaît si bien les sortilèges.

[ Gazette Hôtel Drouot 24 Février 1995 - Marc Hérissé ]

Peintures

Poème de Loïs Langland

C'est à la suite de la visite de mon atelier en 1995, que l'américaine Loïs Langland a écrit en 1996, le poème "Le cours des saisons".

Traduction Monique Chefdor, Agrégée d’Anglais,  Docteur en littérature française et comparée, en collaboration avec José Blanc, Agrégé de Lettres.

 

LE COURS DES SAISONS

Loïs Langland

Claremont (USA)

* * *

Méditations sur les 4 Saisons

Peintures de  Bernard Bouin

A FLOW OF SEASONS

Loïs Langland

Claremont (USA)

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Meditations on 4 Saisons

Paintings by Bernard Bouin

 

 

Le printemps

Au commencement était le commencement
Et, depuis, c’est l’éternel recommencement.
Découverte faite et refaite sans cesse,
En nous-mêmes, bien sûr, mais aussi en l’autre,
En cet autre à la fois nous-mêmes et autrui.
Le chiffre secret des origines se révèle.
Quelles jeunes pousses et quelles fleurs nous arrêtent en chemin
Pour se faire interroger sur leur projet ?
Que veulent-elles dire ? Où nous feront-elles aller ?

Spring

In the beginning was the beginning
And it has been beginning ever since.
We keep discovering it over and over again,
Most surely in ourselves and in the other
The other both within us and without.

The runes of origin are translating themselves.
What newborn shoots and flowers come now
To make us stop to wonder their intent ?
What do they mean? Where will they have us go ?

L’été

Tout est si mû que le regard s’arrête.
La vie seule bondit de cascade en cascade
Vers un sommet de plénitude, prête à s’ouvrir aux miracles
Qui changent tout ce qui fut ou aurait pu être,
Un autre jour, une autre année.

La musique inconnue du chant se fait voix.
Pouvions nous savoir que notre mélodie,
Jusque dans ses mineures et ses majeurs,
Fait partie d’un seul et unique chant de toujours ?

Summer

Such ripeness grows as makes us cease to look
Except at life cascading to a rise
Of readiness abounding in itself
Toward miracles transforming all that was
Or might have been another day or year.

The unhead notes of song swing into voice
How could we know the melody we sing
Is part and parcel of its undertones,
Its overtones, of one abiding song ?

L’automne

C’est pour les gerbes le temps de l’engrangement,
C’est le temps des teintes estompées du crépuscule,
Le temps où les contours adoucis des ombres
Vont s’approfondissant, lueur d’autres mondes
Dans le vif éclat de sa propre irradiation,
Qui entraine, irrésistiblement vers sa source.

Ensemble ou seuls, nous tournons dans la ronde des jours.
Quelle lumière intérieure nous entoure à cette heure,
Nous menant au contre-courant de la grâce,
Ineffaçable, vers ce que nous avons été,
Ce que nous sommes, ce que nous aurions pu être ?

Fall

This is a time for bringing in of sheaves.
This is a time of twilight hues and shades.
Muted to depth, an otherworldly glow
That shines in its own keen radiance of light,
That pulls us on, insistent, toward its source.

Together, alone, we move in this circle of days.
What is this light within, around us here,
That ushers us with undertow of grace,
Indelibly, toward what we were and are, might be?

Hiver

Lasse de croître, la végétation repose
Engrangée dans le silence, semblance de néant,
Dans l’immense autre-ailleurs invisible pour nous,
Fut-il de notre en deçà ou de notre au-delà,
Pressenti seulement quand le froid s’en est allé.

La mort est dans la vie. La vie dans la mort.
Qu’est-ce qui, à cette heure, pourrait être en attente
De faire surgir un rameau, de faire croître,
Baigner dans la terre, le soleil, la pluie et l’air,
D’être laché dans le prochain cycle de la vie ?

Winter

The weariness of growth has turned to rest,
Stored into silence, seeming nothingness,
In that great otherwhere we cannot see,
Whether it is beneath us or above,
But only can sunrise when cold is gone.

There is death in life. There is life in death.
What might be waiting now to branch, to grow,
To bask in soil, in sunshine, rain, and air.
To be set free in the next round of being ?

Autres "Ensembles"

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